Laurent Guerly est né à Port au Prince en 1983 il fait partie des sculpteurs de la Grand Rue et de la Rue du Magasin de l’Etat, une friche squattée dans les ruines du quartier du bas de la ville détruit par le tremblement de terre de janvier 2010. Un groupe connu désormais sous le nom d’Atis Rezistans .

Leur terrain d’inspiration, né de la violence endémique du pays conjugué aux séquelles du séisme qui a tué plus de 250000 habitants de la ville, est marqué par la mythologie vodou « Baron Samedi » et son armée de « Guédés » et ils intègrent dans leur œuvres des matériaux et des sujets jusque là tabous. Des crânes et des os humains fraichement mis a jours dans l’effondrement des cimetières voisinent des représentations de clitoris, de sexes, de corps d’animaux et de plein de « fatras » lié à la mort médicale sortis des ruines des hôpitaux et cliniques dévastés.

André Eugene, Gyodo et leurs « élèves » comme Laurent Guerly sont les leaders de ce mouvement qui a su élaborer les traces de la violence encore palpables en un art urbain vodouisant reconnu internationalement, renvoyant aux oubliettes, provisoirement du moins, les artisans du « merveilleux haïtien », peintre paysans ou ferronniers vodou qui ont fait la célébrité d’un art dit « naïf » et la réputation de la création artistique du Pays.

La Biennale de Los Angeles organisée en 2013 par le Fowler Museum de UCLA a hissé ces nouveaux artistes au nouveau panthéon de l’art haïtien.

Comme en témoigne « Dambala » l’œuvre présentée à cette occasion par Laurent Guerly (Personnage à crâne humain et couleuvre bleue lui traversant le corps) ainsi que les dessins originaux ci joints sont un bon exemple du style vodou/flamboyant de la nouvelle génération post « earthquake ».