Habituellement fait de satin, de velours ou de rayonne, le  « drapo » est souvent orné de paillettes, de perles ou d’appliqués. Il est une incarnation vivante de l’esprit. Chacun est dédié à un « Loa » spécifique. Les drapeaux portent souvent les emblèmes symboliques (vèvè) des Loas, (divinités du panthéon vodou) à qui ils sont consacrés, tels que l’épée et les stèles de Saint-Jacques / Ogou, la douve plantée de Papa Loko, le cercle festonné de Simbi… Chaque image a une signification projetée à sa surface et une autre au-delà. Ce processus de dévoilement et de dissimulation simultanés de sources de pouvoir spirituel est l’un des aspects les plus captivants de l’art sacré du Vodou. Un nombre important de drapeaux possède des arrière-plans géométriques, ces motifs peuvent aussi parfois renvoyer aux parquets que l’on trouve couramment dans les églises ou les maisons des riches notables, ils symbolisent la face cachée et celle visible des Loas. C’est ici le cas de ce « drapo » dédié à Baron Samedi le dieu protecteur des cimetières.